En vue de l’épreuve orale d’Approche des Sciences humaines, nous avons eu le plaisir d’accueillir Grégory Busquet, Maïtre de conférences en sociologie à l’université Paris-Nanterre et chercheur en sociologie urbaine.
Il nous a aidé à mieux cerner les enjeux de l’un des ouvrages au programme, Le droit à la ville d’Henri Lefebvre. Il fut d’abord question d’envisager le parcours de cet intellectuel afin de comprendre les motivations de cet écrit, Henri Lefebvre ayant navigué entre plusieurs disciplines, la philosophie, la sociologie et la politique. Encarté dès les années trente au parti communiste, attaché à la réalité concrète du monde, Lefebvre s’est intéressé après guerre à ce qui fonde la modernité et a alors rédigé ses premiers travaux sur l’émergence de l’urbanisation. Il a démontré au fur et à mesure de ses recherches comment la ville moderne exclue les classes populaires des centres villes, les expulsant en direction des périphéries. Gregory Busquet insiste alors sur la dimension marxiste de ce livre et sur le contexte de sa publication, deux mois avant Mai 68.
En ce cinquantenaire de la publication du Droit à la ville, Grégory Busquet s’est ensuite intéressé à la réactualisation de ces théories en montrant comment des géographes, des sociologues et des philosophes les adaptent à un contexte néolibéral. Ainsi les différentes manifestations et association revendiquant un “droit à la ville”, à l’exemple de “Nuit debout”, sont en filiation directe avec la pensée d’Henri Lefebvre en revendiquant un droit à la réappropriation de l’espace.
Gaspard (CPGE)